Qu'est-ce que l'acupuncture ?
Définition
Le terme acupuncture a été forgé par les Jésuites à partir du latin « acus » (pointe) et « punctura » (piqûre).
L’acupuncture est une intervention non médicamenteuse visant à obtenir un effet thérapeutique en stimulant des points précis du corps, généralement au moyen d’aiguilles métalliques. Cette discipline issue du corpus médical chinois est largement utilisée dans de nombreux pays.
Principes
Les effets thérapeutiques de l’acupuncture sont obtenus par des mécanismes spécifiques et non-spécifiques.
- Les mécanismes spécifiques font intervenir des processus neurologiques (périphériques et centraux), neuro-végétatifs, endocriniens, immunitaires ainsi qu’une action sur le tissu conjonctif et une modulation de l’inflammation.
- Les mécanismes non spécifiques font appel, comme pour tout soin, à un effet contextuel comprenant notamment le protocole thérapeutique, les conditions environnementales et la relation patient-médecin.
Modalités pratiques
Au terme d’un interrogatoire et d’un examen clinique, le médecin acupuncteur détermine les points à stimuler. Leur localisation est définie par une cartographie internationale établie selon des repères anatomiques.
- Les aiguilles sont stériles et à usage unique. La profondeur de puncture varie de quelques millimètres à quelques centimètres. Les aiguilles sont laissées en place pendant une durée variable selon la pathologie et l’état du patient.
- Les points d’acupuncture peuvent également être chauffés (moxibustion) ou stimulés par électro-acupuncture.
- Tout le matériel utilisé répond aux normes d’hygiène et de stérilisation en vigueur. A la fin de la séance, les aiguilles sont recueillies dans des collecteurs spécifiques traités conformément à la réglementation des DASRI (Art. R1335-1 et suivants du CSP).
- L’acte d’acupuncture peut s’inscrire dans un parcours de soin coordonné et bénéficier d’une prise en charge.
Indications et résultats
Comme pour les médicaments, l’efficacité de l’acupuncture dans certaines indications s’appuie actuellement sur des études cliniques à haut niveau de preuve ou des recommandations de bonnes pratiques émises par les sociétés savantes et institutions de santé.
En mars 2023, on recensait 2821 revues systématiques, méta-analyses et recommandations évaluant l’intérêt de l’acupuncture dans 355 indications.
Parmi les indications utiles et pertinentes de l’acupuncture, on retiendra en fonction des spécialités :
- neurologie : migraines, céphalées de tension, séquelles d’AVC,
- rhumatologie : rachialgies, douleurs articulaires des membres, douleurs musculo-squelettiques, gonalgies, lombalgies chroniques, cervicalgies,
- soins péri-opératoires : douleurs post-opératoires, nausées et vomissements post-opératoires, anxiété,
- soins de support en oncologie : nausées et vomissements induits par la chimiothérapie, fatigue, bouffées de chaleur sous traitement anti-hormonal, arthralgies sous anti-aromatases, douleurs des neuropathies chimio-induites,
- ORL : rhinite allergique,
- endocrinologie : obésité (réduction pondérale),
- neuro-psychiatrie : insomnie et dépression, anxiété et addictions,
- gynécologie-obstétrique : dysménorrhées, vomissements gravidiques, douleur du travail,
- urologie : prostatite chronique, incontinence urinaire,
- gastro-entérologie : constipation, syndrome de l’intestin irritable.
(NB : en caractères gras : indications à haut niveau de preuve / en caractère normal indications avec niveau modéré)
D’autres indications validées scientifiquement sont nombreuses et variées. Elles sont disponibles sur le site du Centre de Preuves en Acupuncture : http://ebm.wiki-mtc.org/doku.php
Risques
- Les effets indésirables (EI) les plus fréquents sont transitoires et bénins : sensation ressentie comme parfois douloureuse et passagère à l’insertion de l’aiguille, fatigue, exacerbation des symptômes ayant motivé la consultation pendant 24 à 48 heures après la séance.
- Les effets indésirables graves (EIG) existent (pneumothorax par exemple) mais leur survenue est très rare.
- Les effets indésirables nécessitant une prise en charge sont peu fréquents mais nécessitent une compétence médicale pour assurer la sécurité des patients
Réglementation et formations diplômantes
En France, seules les professions médicales (médecins, sages-femmes, dentistes) peuvent légalement pratiquer l’acupuncture pour les actes en lien avec leur domaine de compétence au terme d’un enseignement universitaire. Cette formation théorique et pratique est dispensée dans les facultés de médecine* en 3 ans pour les médecins, aboutissant à un diplôme d’état (Capacité de médecine en acupuncture) et en 2 ans pour les sages-femmes (DIU d’acupuncture obstétricale).
Les personnes n’appartenant pas au corps médical qui pratiquent l’acupuncture peuvent être poursuivies pour exercice illégal de la médecine.
* Bordeaux, Lille, Nantes, Nîmes, Paris-Sorbonne, Rouen, Strasbourg.
La moxibution, pratique complémentaire de l'acupuncture
La moxibustion consiste à réchauffer les points d’acupuncture, afin de provoquer une stimulation. Cette opération s’effectue soit en brûlant de l’armoise collée sur une aiguille, soit avec un bâton d’armoise (Moxas) que l’on tient à quelques centimètres du point d’acupuncture. La chaleur pénètre à travers la peau.
Le terme moxibustion tiendrait son origine d’un mot japonais Mogusa qui désigne l’armoise, plante avec laquelle sont fabriqués les Moxas.
L’électrostimulation en acupuncture consiste à faire passer un courant électrique à travers des aiguilles d’acupuncture. On parle de Tens-Acupuncture. C’est une stimulation de type analgésique. Cette pratique est couramment utilisée pour soulager la douleur. Les aiguilles sont placées sur les points d’acupuncture correspondant à la zone douloureuse, et généralement éloignés de cette dernière.